« Demande collective adressée à l’ANSES et à la cellule du PNNS
Le Programme national nutrition santé français, dont le fond scientifique a été annoncé début 2017 par l’ANSES, ne comporte pas encore de recommandations protégeant les populations qui font le choix d’une alimentation végane (sans aucun produit d’origine animale). À la demande de la Société végane francophone, un avis ANSES ainsi qu’une modification en urgence du site Internet du PNNS avaient été obtenus pour recommander aux véganes de se complémenter en vitamine B12, certes, mais l’absence d’évaluation institutionnelle approfondie maintient l’ignorance globale des professionnels de la santé et bloque l’évolution des formations en diététique. Les populations véganes restant livrées à elles-mêmes, les conséquences de l’absence d’accompagnement restent entièrement supportées par les individus et les associations.
Le souhait de conduire une alimentation végétalienne est attesté en France depuis le XIXe siècle. La nutrition végétale et les habitudes de consommation des nutrinautes véganes sont désormais suffisamment documentées pour constituer le fonds scientifique institutionnel ANSES destiné à produire un PNNS spécifique aux alimentations véganes. Cette demande collective soutient donc la publication programmée de recommandations appropriées, respectueuses et éducatives, offrant une protection équivalente à celle des pays les plus avancés en matière de véganisme. »
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Le processus de consultation de la société civile, engagé dès 2011 à l’initiative de la Société végane francophone auprès de l’ANSES, a donné lieu à plusieurs auditions auxquelles ont été conviés des représentants de l’Union végétarienne internationale, de l’Association végétarienne de France et de l’APSARES. Plusieurs travaux en ont découlé :
- Auditions des associations nationales et internationales ;
- Programmation de nouvelles recommandations pour le PNNS 2015 : « […] Le comité d’experts spécialisé « Nutrition humaine » a été interrogé en séance de l’opportunité et des modalités d’une évaluation des risques liés aux régimes végétarien et végétalien et des recommandations à adresser aux populations qui en font le choix. Le comité considère que cette évaluation doit être envisagée conjointement à l’établissement de recommandations à adresser à différents groupes de population » (courrier du 10/10/2011) ;
- Publication d’un premier avis protecteur de l’ANSES : « Une attention toute particulière doit être accordée aux femmes ayant une alimentation de type végétalien ou végane (ne consommant aucun produit d’origine animale), qui doivent recevoir une complémentation en vitamine B12 pendant la période de la grossesse et de l’allaitement. » (14/03/2013) ;
- Appels locaux, nationaux et internationaux répétés aux véganes et aux végétaliens pour participer à l’étude Nutrinet-santé ;
- Campagne Internet de sensibilisation des personnes véganes (ou tout simplement intéressées par le véganisme) aux meilleures pratiques concernant la protection de la santé (groupe Facebook « Vive la B12 ! » et site Internet vivelab12.fr).
Afin d’identifier les travaux des institutions les plus avancées dans le monde, une collection de recommandations institutionnelles étrangères a été établie par un programme européen d’éducation des adultes intitulé « Manger ensemble » :
- Australie fédérale ;
- Queensland australien (grossesse végane) ;
- Canada (législation en faveur de l’enrichissement en vitamine B12) ;
- Danemark ;
- Écosse ;
- États-Unis (tables extrêmement précises) ;
- Hong Kong ;
- Irlande du Nord ;
- Norvège ;
- Nouvelle-Zélande ;
- Organisation mondiale de la santé ;
- Pays-Bas (pour la vitamine B12 uniquement) ;
- Royaume-Uni (les plus complètes en Europe) ;
- Singapour ;
- Suède (alimentation végane scolaire) ;
- Suisse.
Au-delà des cultures et des impératifs territoriaux dont sont imprégnés les travaux de chaque institution, la qualité des guides alimentaires est variable. Parmi les facteurs d’influence, les compétences linguistiques institutionnelles (les sources scientifiques sont principalement anglophones) et le niveau de compétences dont les associations locales disposent semblent prépondérants.
La majorité des pays ne disposent pas encore de recommandations pour les alimentations végétales. C’est pourquoi un processus de compilation des meilleures recommandations a été mis en place. La première version est déjà disponible en :
En attendant de meilleures recommandations institutionnelles, toute personne qui fait le choix d’une alimentation végétale peut s’y référer.
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